Nous avons lancé nos projets à l’issue d’un parcours en Études Théâtrales à la Sorbonne, à un moment où notre activité de spectatrices laissait poindre des impatiences. Pour s’approcher de ce qui nous attirait dans le théâtre, il fallait faire.
Chaque projet commence par la rencontre d’un texte qui nous émeut par la relation, étroite et improbable, entre l’écriture et la fiction. Ceci va souvent de pair avec un bouleversement des codes (ordre des mots, glissement du réel au fantastique, langue inventée…) qui signe un mode singulier d’émergence des images.
Nous en appelons au théâtre à cet endroit précis : notre pratique s’intéresse à ces phénomènes d’apparition et aux émotions associées. Pour les provoquer, nous tentons de recréer sur le plateau la dynamique langagière qui les sous-tend. Règles de jeu, systèmes chorals, contraintes de divers ordres servent ce but. A l’inverse d’une partition, ils forment un cadre ouvert qui aide l’acteur à faire advenir la langue de l’œuvre et, aussi, certaines des images qu’elle sécrète